jeudi 8 mai 2008

reflets encore




Couché dans les hautes herbes de la rive (...), un froissement le fit frémir, il s’accroupit tout doucement, le cou tendu en direction du bruit. Il serra dans sa main un objet. Quelque chose remuait du côté des chênes, quelque chose qui lentement se déplaçait en râlant tellement bas qu’il lui fallut tendre l’oreille et cependant il ne reconnut pas. On eût dit un murmure, un effort essoufflé sur la traînée des pas. Il ne vit rien venir mais sentit une brûlure lui poinçonner le flanc, précise et vive, alors il s’effondra en bramant quelque chose qui retentit très loin dans les halliers. Au bord du lac les herbes s’agitèrent, les eaux lapèrent la croûte du rivage, puis le calme se fit. Longtemps il demeura les yeux ouverts sur le silence. Il savait que plus loin, la brume baignait la corne des monts, et qu’au-dessus de lui, l’or des feuillages balayait les nuages. Il attendit celle qui devait venir, il tenait à la main un rameau.
extrait de Adèle, les chemins.
pastels secs, 25x30; 25x25.



2 commentaires:

pollinemoineau a dit…

ces tableaux sont ...magnifiques? je n'ai bêtement pas de mots...un seul désir,laisser se perdre mon regard, (mon âme?) dans ces beautés profondes qui semblent profondément accordées à ce qu'il cherche, errant, depuis longtemps.

Inma Doval a dit…

Son maravillosos estos dibujos, que bellos!